Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 23.djvu/92

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un air mêlé de plaisir et de respect. Après avoir achevé la distribution de mes présens, je leur fis entendre que j’avais d’autres choses à leur donner, mais que je voulais avoir quelques provisions en échange. Je leur fis voir des haches et des serpes, et je leur montrai en même temps des guanaques qui se trouvaient là, et des autruches mortes que je voyais près d’eux, en leur indiquant par signes que je voulais manger ; mais ils ne purent ou ne voulurent pas me comprendre : car, quoiqu’ils parussent avoir grande envie des haches et des serpes, ils ne donnèrent pas à entendre qu’ils fussent disposés à nous céder de leurs provisions ; nous ne fîmes donc aucun trafic avec eux.

» Ces Indiens, les femmes comme les hommes, avaient chacun un cheval, avec une selle assez propre, une bride et des étriers. Les hommes avaient des éperons de bois, à l’exception d’un seul qui avait une paire de grands éperons à l’espagnole, des étriers de bronze, et un sabre espagnol sans fourreau ; mais, malgré ces distinctions, il ne paraissait avoir aucune espèce d’autorité sur les autres. Les femmes ne portaient point d’éperons. Les chevaux paraissaient bien faits, légers, et hauts d’environ quatorze palmes. Ces Indiens avaient aussi des chiens, qui paraissaient être, ainsi que les chevaux, de race espagnole.

» Nous prîmes la mesure de ceux qui étaient les plus grands : l’un d’eux avait six pieds sept pouces ; plusieurs autres avaient six pieds