Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/102

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il a de la stabilité, et sa forme n’a rien de vicieux.

» Les éoouas et les ouhannos mangent toujours avec le roi : excepté les teouteous, je ne sache pas qu’aucun insulaire soit excepté de ce privilége ; mais il n’est point ici question des femmes, qui ne mangent jamais avec les hommes, de quelque rang qu’elles soient.

» Malgré cette espèce de forme monarchique dans le gouvernement, la personne ou la cour d’O-tou n’avait rien qui pût, aux yeux d’un étranger, distinguer le roi de ses sujets : je ne l’ai jamais vu vêtu que d’une pièce commune d’étoffe, ceinte autour de ses reins, de sorte qu’il semblait fuir toute pompe inutile ; et il mettait plus de simplicité dans ses actions qu’aucun autre des éris. Je l’ai observé pagayant avec les autres rameurs, quand il venait au vaisseau ou qu’il s’en retournait, et même lorsque quelques-uns de ses teouteous assis le regardaient et ne faisaient rien. Tous ses sujets l’abordent et lui parlent librement, et sans la moindre cérémonie, partout où ils le rencontrent. J’ai remarqué que les chefs de ces îles sont plus aimés que craints du peuple. Ne peut-on pas en conclure qu’ils gouvernent avec douceur et avec équité ?

» On a dit plus haut que Ouahitoua, roi de Tierrebou, est parent d’O-tou, qui l’est aussi des chefs d’Eiméo, de Tapammannou, de Houaheiné, d’Ouliétéa, d’O-taha et de Bolabola ; car ils sont tous alliés à la famille royale de Taïti. C’est un usage parmi les éris et les au-