Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/121

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connaissait bien la religion, les coutumes et les traditions de ces îles, ne montra pourtant aucun respect pour ces oiseaux. Je fais cette remarque, parce que plusieurs de nos officiers pensaient que ces oiseaux étaient des eatouas Ou dieux. À la vérité nous adoptâmes cette opinion en 1769, et nous en aurions adopté d’autres plus absurdes, si Topia ne nous avait pas détrompés. Nous n’avons pas retrouvé un homme aussi sensé et aussi instruit que lui, et par conséquent nous n’avons pu ajouter que des idées superstitieuses à ce qu’il nous a dit de la religion de ces contrées.

» Les insulaires, sachant que nous mettrions bientôt à la voile, nous apportèrent le 31 plus de fruits qu’à l’ordinaire. Parmi ceux qui vinrent à bord se trouvait un jeune homme de six pieds quatre pouces et six dixièmes ; sa sœur, plus jeune que lui, avait cinq pieds dix pouces et demi.

» Parmi les naturels des îles de la Société, observe Forster, il existe un petit nombre d’hommes instruits des traditions nationales et des idées de mythologie et d’astronomie répandues dans ces pays. Oedidi, tandis que nous étions en mer, nous avait souvent parlé d’eux comme des plus savans de ses compatriotes ; il les nommait tata-o-rerro, terme qu’on peut rendre par celui de maître. Après beaucoup de recherches, nous trouvâmes dans le district d’Hamaménou un chef nommé Toutavaï, qui portait ce titre : nous regrettâmes de ne l’avoir