Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/127

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qu’ils emploient comme les remèdes de différentes maladies. La quantité de leurs remède» n’est pas considérable, et leur médecine est très-simple ; mais ils n’ont pas beaucoup de maladies, et elles ne sont point compliquées.

» Le 4 juin, dès le grand matin, j’ordonnai, dit Cook, de tout apprêter pour mettre à la voile. Le chef, Oréo, et toute sa famille, vinrent à bord nous dire adieu pour la dernière fois ; ils étaient accompagnés d’Ouourou, l’éri de Hi ; de Boba, l’éri Otaha, et de plusieurs de leurs amis. Ils nous apportèrent tous des présens ; mais Ouourou en fit un beaucoup plus considérable que les autres, parce que c’était sa première et sa dernière visite. Ils me supplièrent de revenir les voir. Le chef, sa femme et sa fille, et surtout les deux femmes, pleurèrent presque sans interruption. Quand il fallut lever l’ancre, ils prirent congé de nous de la manière la plus affectueuse et la plus tendre. La dernière prière d’Oréo fut encore pour m’en gager à revenir : quand il vit que je ne voulais pas le lui promettre, il demanda le nom de mon moraï, ou du lieu où l’on m’enterrait. Quelque étrange que fut cette question, je lui répondis aussitôt : Stepney, nom de la paroisse que j’habite à Londres. Il mie supplia de le répéter plusieurs fois, jusqu’à ce qu’il le pût prononcer : alors cent bouches à la fois s’écrièrent Stepney moraï no Touté, Stepney le tombeau de Cook. Forster m’apprit ensuite qu’un homme, à terre, avait demandé la même