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lièrement aux divinités. On trouve souvent près des moraïs, ou des temples, le casuarina, le palmier et le bananier, ainsi qu’une espèce de cratæva, sorte de poivre, l’hibiscus populneus, la dracæna terminalis, et le calophyllum, qui tous passent pour des signes de paix et d’amitié. Des oiseaux, tels que le héron, le martin-pêcheur et le coucou, sont aussi consacrés à la Divinité ; mais j’ai déjà observé que tous les insulaires n’ont pas une égale vénération pour eux ; différentes îles donnent la préférence à différens oiseaux.

» Les prêtres conservent leurs places pendant leur vie, et leur dignité est héréditaire. Le grand-pontife de chaque île est toujours un éri qui jouit du premier rang après le roi. On les consulte dans la plupart des occasions importantes : on leur donne ce que le pays produit de meilleur ; car ils ont trouvé le moyen de se rendre nécessaires ; un ou deux docteurs, ou tata-o-rerro, comme Toutavaï, qui savent la théogonie et la cosmogonie, et qui, à de certains temps, instruisent le peuple, habitent dans chaque canton. Les Indiens conservent ainsi leurs connaissances en géographie et en astronomie, et sur la division du temps[1].

» Le nom de tahova, que les Taïtiens donnent aux prêtres, ne leur est pas particulier ; ils le donnent aussi aux personnes qui connaissent la propriété du petit nombre de plantes

  1. Voyez à la suite de ce Voyage les Observations de Forster père.