Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/130

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

taire, ne semble plus posséder que le titre, et son propre ouenoua ou district, dans lequel, je crois, il est souverain. J’ai toujours vu Oréo lui montrer le respect dû à son rang : il était charmé quand il s’apercevait que je le distinguais des autres.

» O-taha, autant que j’ai pu le découvrir, est gouvernée de la même manière : Boba et Ota sont les deux chefs. Je n’ai point vu le dernier. Boba est jeune, robuste et bien fait ; l’on m’a dit qu’après la mort d’Opouny, monarque actuel, il doit épouser sa fille, et que ce mariage lui donnera l’autorité royale : de façon qu’il semble qu’une femme qui peut être revêtue de la dignité royale ne peut cependant pas exercer le pouvoir souverain. Je crois que la conquête de ces îles n’a procuré à Opouny d’autres avantages qu’un moyen de récompenser ses nobles, qui en effet se sont emparés de la meilleure partie des terres. Il ne paraît pas qu’il ait exigé aucune des marchandises, outils, etc., que nous avons laissés en si grand nombre. Oedidi m’a fait plusieurs fois l’énumération de toutes les haches et des clous que possède Opouny ; à peine en a-t-il autant qu’il en avait lorsque je le vis en 1769. Quelque vieux que soit ce fameux insulaire, il ne passe point ses derniers jours dans l’indolence. Quand nous arrivâmes ici pour la première fois, il était à Maouroua ; bientôt après il retourna à Bolabola, et l’on nous dit cette dernière fois qu’il était allé à Toubi.