Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/139

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» Les jours suivans nous aperçûmes un grand nombre d’autres îles d’une petite étendue, et environnées d’une multitude de rochers. Le 25 quelques pirogues, montées chacune par deux ou trois hommes, s’avancèrent hardiment le long du vaisseau ; elles avaient à bord des fruits et du poisson, qu’elles échangèrent pour de petits clous.

» Ces Indiens nous apprirent les noms de toutes les îles des environs. Ils nous montrèrent aussi Anamocka ou Roterdam, et nous invitèrent à nous rendre dans la leur, qu’ils appellent Cornango. Le vent commençait à fraîchir ; nous les laissâmes de l’arrière, et je gouvernai sur Anamocka.

» Comme nous approchions de la côte méridionale d’Anamocka, une foule de pirogues vinrent à notre rencontre des différentes îles voisines : elles étaient toutes chargées de fruits, de racines et de cochons ; mais ne jugeant pas à propos de diminuer de voile, il se fit peu d’échanges. Une de ces pirogues me demanda par mon nom ; preuve que ces insulaires commercent avec ceux de Tongatabou. Ils nous pressèrent beaucoup de relâcher sur leur côte, en nous faisant entendre que nous y trouverions un excellent mouillage. Cette côte, qui est au sud-ouest de l’île, paraît être l’abri des vents du sud et du sud-est ; mais le jour était déjà trop avancé, et je pouvais d’autant moins faire voile vers le rivage, qu’il aurait d’abord fallu envoyer un canot pour le reconnaître. Je