Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/140

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m’approchai donc de la côte du nord, où je mouillai à la distance de trois quarts de mille du rivage.

» La côte s’élevait perpendiculairement de quinze à vingt pieds ; ensuite elle paraissait presque plate ; on ne voyait qu’un seul mondrain près du centre : elle ressemblait à celle de l’île Sauvage ; mais les bois paraissaient plus touffus et plus fertiles. Une quantité innombrable de cocotiers ornaient cette terre de toutes parts.

» Le 26 juin le vaisseau était à peine assuré sur ses ancres, que nous vîmes arriver des pirogues de toutes les parties de l’île : elles apportaient des ignames et du poisson, qu’elles échangèrent pour de petits clous et de vieux morceaux d’étoffe. Un de ces Indiens se saisit de la sonde ; et, malgré toutes les menaces que put lui faire Cook, il eut la hardiesse de couper la ligne. On tira sur sa pirogue un coup de mousquet chargé à balle ; il se retira tranquillement de l’autre côté du vaisseau : on lui redemanda le plomb une seconde fois, mais en vain. On tira dessus lui à plomb ; et quand il se sentit blessé, il rama à l’avant du vaisseau, où pendait une corde à laquelle il attacha la sonde. Ses compatriotes, peu contens de cette restitution, le chassèrent de sa pirogue et le contraignirent de s’enfuir à terre à la nage. Parmi différentes choses qu’ils nous vendirent, il y avait des poules-sultanes en vie, un très-beau sparus tout apprêté et servi sur des feuilles,