Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/143

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leil : on apercevait çà et là un mélange de plantations et de terres en friche. Les maisons des insulaires étaient d’une forme singulière ; elles avaient à peine huit ou neufs pieds de haut ; les parois, proprement faites de roseaux, qui, loin d’être perpendiculaires, convergeaient beaucoup vers le fond, ne s’élevaient pas à plus de trois ou quatre pieds de hauteur : le toit formait un faîte au sommet ; de sorte que le corps de la maison ressemblait à un pentagone : elle était couverte de branchages, et le toit faisait une saillie au delà des parois de la maison disposées en pente sur un des longs côtés ; à quinze à dix-huit pouces de terre, se trouvait une ouverture d’environ deux pieds en carré, qui tenait lieu de porte. La longueur de l’habitation ne surpassait jamais trente pieds, et la largeur était communément de huit ou neuf. De grosses racines d’igname, qui semblent être la principale nourriture des insulaires, remplissaient toujours l’intérieur : cette espèce de lit doit être assez dure ; et cependant, pour dormir la nuit, ils se contentent d’étendre quelques nattes par-dessus. Les petites selles sur lesquelles les Taïtiens appuient leurs têtes sont très-communes ici, et servent au même usage. Nous observâmes aussi plusieurs hangars ouverts, soutenus par des poteaux, pareils à ceux que nous avions vus à Tongatabou. Le sol de ceux-ci était couvert de nattes, et nous les crûmes destinés à être occupés pendant le jour.

» Dans notre course, nous passâmes à côté