Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/142

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proportion des pamplemouses et des ignames : le fruit à pain était encore plus rare, quoique les arbres qui donnent ces trois fruits fussent très-nombreux. Les hommes n’avaient pour vêtement qu’une petite ceinture autour des reins ; quelques-uns cependant, ainsi que la plupart des femmes, portaient une étoffe d’écorce peinte, très-raide, ou des nattes qui leur descendaient du bas du dos à la cheville du pied.

» Les cris de tous ceux qui avaient quelque chose à vendre devinrent si forts à notre débarquement sur la côte, que nous nous hâtâmes de pénétrer dans l’intérieur du pays, dont l’aspect était singulièrement attrayant : des plantes variées couvraient le terrain avec profusion, et les plantations de toute espèce faisaient de cette île un charmant jardin ; les haies, qui arrêtaient notre vue à Tongatabou, beaucoup moins fréquentes ici, n’enfermaient qu’un côté du sentier, et laissaient l’autre découvert à l’œil. Le terrain, qui n’était pas parfaitement de niveau, s’élevait en plusieurs petits mondrains, environnés de haies et de buissons, formant une très-agréable perspective. Le chemin que nous suivions passait quelquefois sous de longues allées d’arbres élevés, plantés à des distances considérables les uns des autres, et dans l’intervalle la plus riche verdure tapissait le terrain : d’autres fois un berceau touffu d’arbustes odorans se prolongeait sur nos têtes et nous cachait entièrement le so-