Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/145

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scène ; nous en jouîmes tout à loisir, du haut d’une éminence, où des arbres élevés et des arbustes épais nous mettaient à l’abri du soleil.

» Je n’avais point vu d’île qui offrit une aussi grande variété de sites dans un si petit espace, et nous n’avons trouvé nulle part autant de jolies fleurs : leur doux parfum embaumait l’air ; le lac était rempli de canards sauvages ; les bois et les côtes abondaient en pigeons, perroquets, râles et petits oiseaux : les naturels nous en vendirent plusieurs.

» Les personnes qui étaient restées à bord avaient acheté beaucoup de provisions ; toute la poupe était chargée de pamplemouses d’une excellente saveur, et d’une si grande quantité d’ignames, que nous en mangeâmes chaque jour, durant plusieurs semaines, en place de biscuit. Quelques Indiens, qui étaient venus des îles voisines sur de grandes pirogues doubles, avaient aussi vendu des armes et des ustensiles.

» M. Patten, notre chirurgien, ayant engagé un naturel à le suivre pour quelques grains de verroterie, erra sans crainte dans une grande partie de l’île. Après avoir fait une bonne chasse, il pensa à revenir à l’anse sablonneuse ; l’insulaire portait onze canards. Trouvant les canots partis, il fut un peu déconcerté : une foule nombreuse le pressa de toutes parts ; il se rendit comme il put sur la côte vis-à-vis du vaisseau, d’où nous l’aperçûmes pendant le dîner. Chemin faisant, l’homme qui était chargé