Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/148

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nement, il descendit à terre dans ce même lieu. À son approche, quelques insulaires se retirèrent en hâte. Il trouva sur les bords de l’anse nos officiers avec un grand nombre d’Indiens. On n’avait fait aucune démarche pour recouvrer le mousquet ; il crut devoir dissimuler, et en cela il convint qu’il eut réellement tort. La facilité que les insulaires avaient eue de se saisir de cette arme, qu’ils croyaient bien sûrement en leur possession, les encouragea à de nouvelles tentatives. L’alarme que ce vol avait répandue s’étant dissipée, ils apportèrent assez de provisions pour nous mettre en état de retourner à bord avant la nuit avec nos bateaux bien chargés.

» Les naturels firent, dès le même jour, d’autres petits vols ; ils ne paraissaient pas moins filous que les habitans de Tongatabou et des îles de la Société.

» Le 28, de très-bonne heure, le second canot, aux ordres du lieutenant Clerke et du maître, débarqua pour faire de l’eau. Les insulaires, qui s’étaient rassemblés, se conduisirent avec si peu de ménagement, que l’officier ne savait trop s’il devait descendre les futailles ; mais, comptant sur mon arrivée, il s’y hasarda. Ce ne fut pas sans beaucoup de rumeur qu’on parvint à les remplir et à les charger. Pendant ce travail, les Indiens ôtèrent au lieutenant son fusil et l’emportèrent ; ils prirent aussi quelques outils du tonnelier, et enlevèrent aux autres ce qui se trouva sous leurs