Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/155

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dernière, s’apercevant qu’il regardait d’un autre côté, saisit cette occasion de lui enlever quelque chose de sa pirogue, et partit en même temps à la voile. L’Indien s’aperçut du tour qu’on venait de lui jouer, et poursuivit cette pirogue : après l’avoir atteinte, il battit le voleur, et reprit, non-seulement ce qu’on lui avait dérobé, mais il s’empara de plusieurs autres objets. Nous remarquâmes que ce même insulaire levait une espèce de dîme dans le marché qui se tenait au rivage. Le prenant un jour dans ce marché pour un homme d’importance, j’allais lui faire quelque présent, lorsque j’en fus empêché par un Indien, qui me dit que cet homme n’était point eriki, c’est-à-dire, chef. Il avait toujours les cheveux poudrés d’une espèce de poudre blanche.

» Le calme ne nous permettant pas de partir cette après-midi, plusieurs personnes de l’équipage me suivirent à terre. Les insulaires se montrèrent si affables et si obligeans, que, si nous eussions fait dans cette île un plus long séjour, probablement nous n’aurions pas eu à nous plaindre davantage de leur conduite. Tandis que j’étais sur le rivage, j’appris les noms de vingt îles situées entre le nord-ouest et le nord-est, et dont quelques-unes étaient en vue. Deux de celles qui sont le plus à l’ouest, savoir, Amattafoa et O-ghao, sont remarquables par la grande élévation de leurs terres. Les colonnes de fumée que nous voyions continuellement s’élever du milieu d'Amattafoa, la