Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/157

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gitude. L’amitié et l’alliance étroites qui semblent subsister entre leurs habitans, et leur conduite affable et honnête envers les étrangers, m’ont engagé à les nommer l’archipel ou les îles des Amis. Nous pourrions peut-être porter plus loin, cet archipel, et y comprendre les îles Boscawen et Keppel, découvertes par le capitaine Wallis, et situées à peu près sous le même méridien, à la latitude de 15° 53′. Si je puis juger des habitans de ces deux îles d’après ce qu’on m’en a dit, leur caractère n’est pas moins pacifique que celui des Indiens de notre archipel.

» Les habitans, les productions, etc., d’Anamocka et des îles voisines, sont à peu près les mêmes qu’à Tongatabou. Les cochons et les volailles n’y sont pas moins rares. Nous ne pûmes nous y procurer que six cochons et très-peu de poules. Nous en tirâmes des ignames et des pamplemouses en abondance ; mais il n’était pas si facile d’y avoir d’autres fruits. La moitié de l’île n’y est pas, comme à Tongatabou, en plantations closes ; mais le terrain ouvert y est cultivé et fertile. Cependant on rencontre plus de landes dans cette île, eu égard à son étendue, que dans l’autre. Les habitans paraissent aussi plus pauvres, c’est-à-dire qu’on y voit moins d’étoffes, moins de nattes, moins d’ornemens, etc., qui constituent la majeure partie des richesses des insulaires du grand Océan.

» Les naturels de cette île semblent plus sujets à la lèpre et aux autres maladies de la peau