Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/158

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que partout ailleurs : leur visage est beaucoup plus affecté que le reste du corps. J’en ai vu plusieurs à qui la lèpre avait rongé le visage et fait tomber le nez.

» Nous ne vîmes dans cette île ni roi ni principal chef : aucun des insulaires ne nous parut avoir une autorité absolue sur les autres. L’Indien et la vieille dont j’ai parlé, et que je crus être mari et femme, s’intéressèrent en quelques occasions dans nos affaires, mais il était aisé de voir que leur crédit ne s’étendait pas loin. »

Forster termine ainsi la description de cette contrée : « L’archipel auquel nous avons donné le nom d’îles des Amis semble habité par une race de peuples qui parlent le dialecte général du grand Océan, et qui ont tous le même caractère. En général, ces terres sont bien peuplées. Tongatabou est presqu’un jardin continu ; Eouah, Anamocka, et les îles adjacentes paraissent les plus fertiles ; et l’on ne fera pas un calcul exagéré en comptant deux cent mille âmes sur toutes ces îles. La salubrité du climat et des productions les préservent de ces maladies sans nombre dont nous sommes les victimes ; ils n’ont aucun besoin qu’ils ne puissent satisfaire. Ils ont fait, dans les arts et dans la musique plus de progrès que les autres nations du grand Océan ; ils passent leur temps d’une manière agréable, et ils recherchent les plaisirs de la société. Ils sont actifs et industrieux ; mais à l’égard des étrangers ils ont plus