Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/160

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prendre les sondes ; et, dans cet intervalle, nous courûmes des bordées.

» L’île semblait avoir deux petites collines d’une pente très-douce, couvertes de bois ; une extrémité se terminait en pointe plate, sur laquelle nous observâmes de jolis bocages de cocotiers et d’arbres fruitiers entremêlés de maisons ; une belle grève de sable entourait la côte.

» Nous aperçûmes sur le récif qui borde l’île quatre ou cinq Indiens, et environ une quinzaine sur le rivage. À la vue du canot qui s’avançait, ceux qui occupaient le récif allèrent rejoindre les autres, et tous s’enfuirent dans le bois au moment de la descente. Le canot revint à bord avec la nouvelle qu’on ne trouvait point de fond en dedans du récif, dans lequel le maître n’avait découvert qu’une seule passe de six pieds de profondeur, qui n’était abordable que pour un canot. Après être entré par cette coupure, il avait ramé vers le rivage, espérant parler aux insulaires, au nombre de vingt environ, et tous armés de massues et de lances ; mais au moment où le bateau mit à terre, ils avaient gagné la forêt ; il laissa sur le récif des médailles, des clous et un couteau, que les naturels prirent sans doute, puisqu’ils reparurent bientôt après à la même place. La longueur de cette île, dans la direction du nord-est au sud-ouest, est d’un peu moins d’une lieue ; elle n’a pas la moitié autant de largeur. Ses terres sont entièrement boisées, et elle est défendue tout au-