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l’île. Autant qu’une brume épaisse nous permit d’en juger, elle est revêtue de forêts touffues, d’un aspect agréable, mais sauvage. Forster père découvrit un moment le petit pic de rocher que Bougainville appelle pic de l’Étoile ou pic de l’Averdy ; mais les nuages, qui se mouvaient avec beaucoup de vitesse, le couvrirent bientôt.

» À deux heures après midi nous nous approchâmes du milieu de l’île des Lépreux. Les habitans parurent sur le rivage, et nous vîmes de superbes cascades qui se précipitaient des montagnes voisines. Toute la pointe nord-est était plus basse et couverte de différens arbres ; les palmiers, en particulier, y sont innombrables et croissent sur des collines. N’étant plus qu’à un demi-mille de terre, la sonde rapporta trente brasses d’eau, fond de sable. À un mille de distance nous n’avions point trouvé de fond avec une ligne de soixante-dix brasses. Deux pirogues se détachèrent du rivage pour s’avancer vers nous : l’une était montée par trois Indiens, et l’autre par un seul. Elles ne s’approchèrent qu’à un jet de pierre, malgré tous les signes d’amitié que nous nous efforcions de leur faire. Elles ne s’y arrêtèrent pas même long-temps, et retournèrent bientôt à terre, où nous apercevions un grand nombre d’habitans assemblés et armés d’arcs et de flèches.

» Comme je me proposais de m’avancer au sud, afin de reconnaître les terres de ce pa-