Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/164

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rage, je continuai d’aller au plus près du vent, entre l’île des Lépreux et l’île Aurore. Le 20, à midi, nous étions par le travers de la pointe méridionale de l’île Aurore. Sa côte nord-ouest forme une petite baie, dans laquelle nous cherchâmes un mouillage ; mais la sonde ne rapporta pas moins de quatre-vingts brasses d’eau, à un demi-mille de la grève. Je suis cependant tenté de croire que, plus près de terre, on trouve moins de profondeur et un ancrage sûr : je pense aussi que le pays fournirait en abondance de l’eau douce et du bois. L’île entière, depuis les bords de la mer jusqu’au sommet des montagnes, paraît couverte de bois, et toutes les vallées y sont coupées de ruisseaux. L’île Aurore a environ douze lieues de long, et pas plus de cinq milles de large : ses montagnes sont aiguës et d’une hauteur considérable. L’île des Lépreux est presque aussi grande que celle de l’Aurore ; mais elle est plus large. Les habitans se montrèrent sur la plage, et l’on voyait sur la côte des pirogues ; mais elles ne vinrent pas près du vaisseau. En quittant la baie, nous entrâmes dans le canal qui sépare l’île Aurore de l’île de la Pentecôte. Celle-ci semblait plus peuplée et plus remplie de plantations que les deux précédentes. À minuit nous remarquâmes que les feux s’étendaient jusqu’au sommet des collines. Il paraît que l’agriculture fournit aux habitans leurs principaux moyens de subsistance ; et puisqu’ils ont peu de pirogues, et que leurs