Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/191

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cette saison de l’année, qui était l’hiver pour ces climats.

» Nous découvrîmes sur la côte une petite ouverture qui avait l’apparence d’un bon port. Afin de nous en mieux assurer, j’envoyai deux canots armés aux ordres du lieutenant Cooper, pour y sonder. Pendant cette opération, nous tâchâmes de nous maintenir à portée de le suivre, ou de lui donner les secours dont il pourrait avoir besoin. Sur la pointe orientale de l’entrée, nous aperçûmes assez distinctement un certain nombre d’habitans, plusieurs maisons et des pirogues. Au moment que nos canots entrèrent dans le port, les insulaires en lancèrent quelques-unes à l’eau pour suivre nos bateaux, mais sans oser en approcher. Bientôt M. Cooper fit signal de bon mouillage, et nous essayâmes aussitôt de le rejoindre. Nous étions à peine entrés dans le port, que le vent nous quitta, et nous fûmes forcés de laisser tomber l’ancre par quatre brasses d’eau : alors je renvoyai les canots sonder ; et dans cet intervalle je fis mettre dehors la chaloupe avec les ancres pour remorquer le bâtiment aussitôt que nous aurions pris connaissance du canal. Ce fut le seul mouillage où nous restâmes quelque temps dans le vaste groupe d’îles que nous venions de découvrir.

» Tandis qu’on remorquait le vaisseau, les insulaires s’assemblèrent en divers endroits du rivage ; tous étaient armés d’arcs, de flèches, etc. Quelques-uns s’avancèrent vers nous