Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/190

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vrîmes dans le sud-est une autre île, dont les terres étaient hautes et aplaties ; et dans le nord-est une île basse que nous avions doublée la nuit sans l’apercevoir. Nous reconnûmes alors qu’une lumière, que nous avions vue la nuit, était occasionée par un volcan sur la grande île, d’où sortait une grande quantité de feu et de fumée, avec un bruit sourd qui se faisait entendre à une grande distance.

» C’était la montagne la plus basse d’une rangée qui était elle-même d’une hauteur secondaire, relativement à une autre chaîne. Le volcan était d’une forme conique ; au sommet l’on voyait le cratère ; il était d’un rouge brun, et consistait en un amas de pierres brûlées, entièrement stériles. Une colonne épaisse de fumée, pareille à un grand arbre, en jaillissait de temps en temps, et sa tête s’élargissait à mesure qu’elle montait. Toutes les fois qu’une nouvelle colonne de fumée était ainsi poussée en l’air, nous entendions un son bruyant pareil à celui du tonnerre, et les colonnes se suivaient de près. La couleur de la fumée n’était pas toujours la même : en général elle nous paraissait blanche et jaunâtre, quelquefois d’un gris sale un peu rouge ; nous jugeâmes que cette différence provenait en partie du feu du cratère qui éclairait la fumée et les cendres. Toute l’île, excepté le volcan, est bien boisée, et contient une grande quantité de beaux cocotiers. La verdure y était fort belle, même à