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nèrent les fruits sans en rien exiger ; mais j’étais toujours attentif à leur faire accepter quelque chose en échange : il nous prièrent instamment de ne plus tirer. J’observai que plusieurs craignaient de toucher à ce qui nous appartenait, et qu’ils paraissaient n’avoir aucune notion d’échange. Prenant avec moi le vieillard (son nom, comme je l’appris alors, était Paoouang), je le conduisis dans le bois ; là, je lui expliquai que nous étions obligés de couper des arbres et de les prendre à bord du vaisseau ; et, dans le même temps, nous en abattîmes quelques-uns qu’on transporta dans nos chaloupes, avec de petites pièces à l’eau, dans le dessein de montrer à ces Indiens que c’était principalement ce que nous leur demandions. Paoouang consentit sur-le-champ à la coupe du bois, et les autres n’y formèrent point d’opposition. Il nous supplia seulement de ne pas couper de cocotiers, ce que nous lui promîmes.

» L’après-midi, nous retournâmes à terre pour faire de l’eau. Pas un seul insulaire ne se trouvait sur la grève. À une distance considérable, à l’est, nous en vîmes environ trente assis à l’ombre de leurs palmiers ; mais ils ne daignèrent pas venir près de nous. Nous profitâmes de l’occasion pour faire trois ou quatre cents pas dans l’intérieur, où l’on cueillit plusieurs plantes nouvelles. Cette partie de la plaine était en friche, et remplie de différens arbres et arbrisseaux ; on craignit d’aller plus