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loin, parce que l’on ne connaissait pas encore le caractère des insulaires : peu à peu ils se rapprochèrent de nous sans armes, et causèrent le mieux qu’ils purent, et avec la plus grande cordialité. Ils étaient au nombre de vingt ou trente. Notre bon ami Paoouang, qui se trouvait parmi la foule, nous fit présent d’un petit cochon ; ce fut le seul que nous eûmes de cette île. Je n’ai pas appris qu’il y eût eu ce jour-là ou la veille quelque Indien blessé ou tué ; ce qui était une circonstance très-heureuse. Avec nos filets, nous prîmes en trois coups plus de trois cents livres de mulets et d’autres poissons.

» Le 7, dans la même matinée, les habitans se rassemblèrent près de l’aiguade, armés comme auparavant, mais non pas en si grand nombre. Après le déjeuner, nous allâmes à terre pour couper du bois et remplir les futailles. Je trouvai plusieurs insulaires, et surtout les vieillards, disposés à être de nos amis ; les plus jeunes furent audacieux et insolens, et nous obligèrent à ne pas quitter nos armes. Je restai avec les travailleurs jusqu’à ce que je fusse comme assuré qu’ils ne commettraient point de désordre, et je retournai à bord, laissant le détachement sous les ordres des lieutenans Clerke et Edgecumbe. Quand ces messieurs arrivèrent pour dîner, ils m’informèrent que les Indiens s’étaient toujours comportés avec la même irrégularité qu’à notre débarquement ; que l’un d’eux, plus mutin encore que les autres, avait mis M. Edgecumbe dans la nécessité de lui lâ-