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cellent goût, montrait que ces femmes ont des connaissances sur la cuisine. Nous achetâmes aussi des flûtes de huit roseaux, des arcs, des traits et des massues.

» L’après-dîner, nous allâmes sur la colline plate faire une autre visite aux naturels. Quelques-uns vinrent à notre rencontre à moitié chemin, et nous conduisirent à leurs huttes. Dès que nous fûmes assis avec le père d’une de ces familles, homme d’un moyen âge et d’une physionomie intéressante, nos amis nous prièrent de nouveau de chanter. Nous y consentîmes volontiers, et lorsqu’ils parurent s’étonner de la différence de nos chansons, nous tâchâmes de leur faire comprendre que nous étions de différens pays. Alors, nous indiquant un vieillard dans la foule de nos auditeurs, ils nous dirent qu’il était natif d’Irromanga, et ils l’engagèrent à nous amuser par ses chants. L’Indien s’avança à l’instant au milieu de l’assemblée, et commença une chanson, pendant laquelle il fit différens gestes qui nous divertirent, ainsi que tous les spectateurs. Son chant ne ressemblait point du tout à celui des insulaires de Tanna ; il n’était ni désagréable, ni discordant avec la musique. Il paraissait aussi avoir un certain mètre, mais très-différent du mètre lent et sérieux que nous avions entendu le matin. Après qu’il eut cessé de chanter, il nous parut que les naturels de Tanna lui parlaient dans sa langue, et qu’il ne connaissait pas la leur. Nous ne pouvons pas dire s’il était