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et d’autres croissent aux îles des Indes orientales. Les terres cultivées en contiennent en outre quarante espèces inconnues aux îles de la Société et des Amis.

» Je crois que ces insulaires vivent principalement du produit de la terre, et que la mer contribue peu à leur subsistance. Cela vient-il de ce que leur côte n’est pas poissonneuse, ou de la maladresse de leurs pêcheurs ? Je n’ai vu dans l’île aucune espèce de filet, ni aucun habitant pêcher ailleurs que sur les récifs ou le long du rivage du port, où ils épiaient le poisson qui passait à leur portée pour le darder ; ils montrent de la dextérité à cet exercice. Ils admiraient notre manière de prendre le poisson avec la seine.

» Les coquillages sont rares sur la côte. Les habitans vont en chercher sur les autres îles ; ils mettent quelque prix aux grandes nacres de perle.

» Dans les commencemens nous pensions que les naturels de cette île, ainsi que ceux d’Irromanga, étaient une race intermédiaire entre celle des îles des Amis et celle de Mallicolo ; mais, en les observant plus particulièrement, nous fûmes convaincus qu’ils n’ont presque aucune affinité ni avec les uns ni avec les autres, à l’exception de leurs cheveux, qui diffèrent peu de ceux des insulaires de Mallicolo. Ces cheveux, noirs chez les uns, et bruns chez les autres, sont crépus et frisés. Nous en avons remarqué quelques-uns jaunâtres à la pointe.