Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/241

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

milles d’insulaires, : les femmes et les enfans vinrent familièrement autour de nous, sans montrer la moindre marque de défiance ou de mauvaise volonté. Le teint des femmes était en général de la même couleur que celui des hommes, et leur stature moyenne ; quelques-unes étaient grandes, leurs formes un peu grossières et robustes. À voir leur vêtement qui les défigurait beaucoup, on les croyait accroupies ; c’était un jupon court, composé de filamens ou de cordelettes d’environ huit pouces de long, repliées plusieurs fois autour de la ceinture ; les cordelettes étaient placées les unes au-dessus des autres, en différentes rangées qui formaient autour du corps une espèce de couverture de chaume qui ne cachait pas plus d’un tiers de la cuisse ; elles étaient quelquefois teintes en noir ; mais communément les extérieures étaient seules de cette couleur, tandis que les autres étaient couleur de paille sale. Ces femmes portaient, de même que les hommes, des coquillages et des morceaux de jade comme pendans d’oreilles ; d’autres avaient trois lignes noires qui se prolongeaient longitudinalement de la lèvre inférieure jusqu’au bas du menton. Ce tatouage avait été fait de la même manière qu’aux îles des Amis et de la Société.

» Le 6 nous eûmes la visite de quelques centaines d’Indiens ; les uns arrivaient dans des pirogues, et les autres à la nage ; ils avaient dans chacune des feux qui brûlaient sur des pierres. Bientôt les ponts et toutes les parties