Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/249

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

idée des engrais ; du moins je n’en ai jamais vu d’employés.

» Le rocher, partout de la même nature, était un mélange d’une espèce de mica et de quartz, dont la teinte rougeâtre plus ou moins foncée provenait de particules ferrugineuses. À mesure que nous avancions vers le haut des montagnes, la grosseur et la hauteur des arbres diminuaient, excepté dans quelques vallées profondes, où coulaient de petits ruisseaux qui fertilisaient tellement le terrain, que les plantes y croissaient avec vigueur. Près du sommet d’une colline, nous nous arrêtâmes pour examiner des pieux fichés çà et là en terre : des branchages et des arbres secs traversaient ces pieux. Les naturels nous dirent qu’ils enterraient les morts sur cette colline, et que les pieux indiquaient les endroits où ils avaient déposé les corps. Les insulaires nous voyant d’ailleurs fatigués de la chaleur excessive, et altérés, nous apportèrent des cannes à sucre ; mais je ne puis pas concevoir comment ils purent les trouver sitôt, car nous n’en aperçûmes point, et rien ne nous donna lieu de penser qu’il en croissait dans le voisinage. Les sommets des collines, presque entièrement stériles, offraient toujours la même espèce de pierre ; ce qui semble indiquer que la Nouvelle-Calédonie contient des minéraux précieux : leur hauteur ne paraît pas fort considérable ; elle doit être inférieure à celle de la montagne de la Table, au cap de Bonne-Espérance, qui, suivant l’abbé de La Caille, est de