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trois mille trois cent cinquante pieds du Rhin.

» À midi, nous étions de retour de cette excursion : l’un de nos guides nous avait quittés, mais nous retînmes les autres à bord pour dîner, et nous récompensâmes leur fidélité à peu de frais. Nous trouvâmes un grand nombre de naturels qui examinaient chaque partie du vaisseau, et qui vendaient leurs massues, leurs piques et leurs ornemens. L’un d’eux était prodigieusement grand ; il paraissait avoir au moins six pieds cinq pouces : le bonnet noir cylindrique qu’il portait l’exhaussait encore de huit pouces.

» Ils commençaient à recevoir dans le commerce nos grands clous ; mais, voyant les taquets et les anneaux de fer auxquels les cordages étaient attachés, ils montrèrent un grand désir d’en avoir. Ils n’essayèrent jamais de nous voler la moindre bagatelle, et ils se comportèrent avec beaucoup d’honnêteté. Plusieurs vinrent à la nage de la côte, éloignée de plus d’un mille : ils tenaient d’une main leur morceau d’étoffe brune hors de l’eau, et de l’autre ils fendaient les flots en élevant une pique ou massue, qui n’était pourtant pas de casuarina, parce que cette espèce est trop pesante pour être portée de cette manière.

» L’après-midi, Forster continua ses courses. Nous trouvâmes, dit-il, sur la grève une grande masse irrégulière de rochers de dix pieds cubes, d’une amphibole d’un grain serré, étincelant partout de grenats un peu plus