Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/255

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vit à ses intentions. Comme ce fait a été bien attesté, je ne l’ai pas cru indigne de trouver place dans ce journal.

» L’aspect de cette île vers l’extrémité nord-ouest est assez semblable à la partie qui faisait face à notre mouillage ; mais elle est plus fertile, plus cultivée, et couverte d’une plus grande quantité de cocotiers.

» L’un des naturels qui accompagnaient les canots à Balabéa s’appelait Boubik ; il était très-facétieux, et à cet égard fort différent de la plupart de ses compatriotes : il parla d’abord beaucoup à nos gens ; mais ensuite les vagues s’élevant et inondant le bateau, il devint silencieux, et se glissa dans la couverture de la chaloupe pour se mettre à l’abri des vagues et dissiper le froid que le vent produisait sur son corps nu. Comme il n’avait point pris de provisions, la faim le pressa tout à coup, et il reçut avec reconnaissance ce qu’on lui donna.

» Les naturels de cette île sont exactement de la même race que ceux de la Nouvelle-Calédonie ; leur caractère est aussi doux ; ils vendirent volontiers leurs armes pour de petits ouvrages de fer ou des étoffes de Taïti.

» Le détachement se retira le soir sous des buissons, et, après avoir grillé le poisson qu’il avait acheté, il soupa. Quelques naturels restèrent avec M. Pickersgill, et parlèrent d’une grande terre qu’ils disaient être au nord, et qu’ils appelaient Mingha, dont les habitans étaient leurs ennemis, et fort adonnés à la