Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/260

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de la côte de la Nouvelle-Hollande, on pourrait supposer cependant qu’ils ont la même origine que le peuple de ce continent ; mais, en comparant les relations des voyageurs qui ont abordé sur ces côtes, les habitans des deux contrées n’ont point de ressemblance entre eux, et leurs vocabulaires sont absolument différens.

» Après avoir rangé toute la côte septentrionale de la Nouvelle-Calédonie, nous avons jugé qu’il n’y a pas plus de cinquante mille âmes sur une rive de près de deux cents lieues de longueur. Le pays ne paraît pas propre à la culture dans la plupart des cantons ; la plaine étroite qui l’environne est remplie de marais jusqu’au rivage, et couverte de mangliers : il est difficile de dessécher cette partie avec des canaux ; le reste de la plaine est un peu plus élevé, mais d’un sol si aride, qu’il faut l’arroser par des rigoles. Derrière s’élèvent plusieurs collines revêtues d’une terre sèche et brûlée, où croissent ça et là quelques espèces d’herbes chétives, le cayputy et des arbrisseaux. De là, vers le centre de l’île, les montagnes intérieures, presque entièrement dépouillées de terre végétale, n’offrent qu’un mica rouge et brillant, et de gros morceaux de quartz. Ce sol ne peut pas produire beaucoup de végétaux : il est même surprenant qu’il en porte autant qu’on y en voit. Ce n’est que dans quelques parties de la plaine que les bois sont remplis d’arbrisseaux, de liserons, de fleurs et d’arbres touffus. Nous étions frappés de ce contraste entre