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la Nouvelle-Calédonie et les Nouvelles-Hébrides, où le règne végétal brille dans toute sa splendeur : la diversité du caractère des deux peuples ne nous étonna pas moins. Tous les naturels des îles du grand Océan, si on en excepte ceux que Tasman trouva à Tongatabou et à Anamocka, essaient de chasser les étrangers qui abordent sur leur côte. Ceux de la Nouvelle-Calédonie, au contraire, nous reçurent comme amis : dès la première entrevue, ils montèrent sur notre vaisseau sans la moindre marque de défiance ou de crainte, et ils nous permirent d’errer librement dans leur pays.

» Comme la nature a répandu ses faveurs avec réserve sur cette île, il est très-étonnant que les habitans, au lieu d’être sauvages, défians et guerriers comme à Tanna, soient paisibles, bienveillans et peu soupçonneux. Ce qui n’est pas moins remarquable, en dépit de la stérilité de tout le pays, et du peu de secours qu’ils tirent des végétaux pour se nourrir, ils sont plus gros et plus grands, et leur corps est plus nerveux : peut-être qu’il ne faut pas chercher uniquement dans la diversité des nourritures les causes de la différence de stature et de taille des nations. La race primitive d’où descend ce peuple peut y avoir contribué. Supposons, par exemple, que les naturels de la Nouvelle-Calédonie viennent d’une nation qui, vivant dans l’abondance et sous un heureux climat, avait pris une forte croissance ; la co-