Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/262

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lonie qui s’est établie sur le mauvais sol de cette île conservera probablement, pendant plusieurs générations, l’habitude de corps de ses ancêtres. Le peuple de Tanna a peut-être subi une révolution contraire, et s’il descend d’une race petite et grêle, telle que celle des Mallicolais, la richesse de son île n’a peut-être pas encore pu changer ces germes primitifs de faiblesse.

» Les Indiens de la Nouvelle-Calédonie sont les seuls du grand Océan qui n’aient pas à se plaindre de notre arrivée parmi eux. Quand, d’après les nombreux exemples cités dans ce voyage, on considère combien il est aisé de provoquer la violence des marins qui se jouent si légèrement de la vie des Indiens, on doit avouer qu’il leur a fallu un degré extraordinaire de douceur pour ne pas attirer sur eux un seul acte de brutalité.

» La simplicité des insulaires doit régner aussi dans le gouvernement. Téabouma, chef du canton vis-à-vis de notre mouillage, vivait comme le reste de ses compatriotes : ils ne Lui donnaient aucune marque extérieure de déférence ; la seule chose qui annonçât quelques égards de leur part, c’est qu’ils lui remirent les présens que leur fit M. Pickersgill à la première eutrevue. Les cantons voisins sur lesquels ne s’étendait point l’autorité de Téabouma ont probablement leurs chefs particuliers, ou peut-être que chaque famille est gouvernée par le père.

» Nous n’avons rien remarqué qui semblât