Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/266

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

hauteur considérable ; et quand on commence à le découvrir sur l’horizon, il se présente comme une île. De cette pointe, la côte court vers le nord-ouest.

» La petite île sur laquelle nous débarquâmes n’est proprement qu’un banc de sable, qui n’a pas plus de trois quarts de mille de tour. Elle produit, outre les pins, l’arbre que les Taïtiens nomment eto, et beaucoup d’autres, ainsi que des arbustes et des plantes. Nos botanistes ne manquèrent pas d’occupation ; et c’est ce qui me la fit appeler l’île de la Botanique. On y compta trente espèces de plantes, dont plusieurs sont nouvelles. Le sol est très-sablonneux sur les côtes ; mais il est mêlé, dans l’intérieur, de terre végétale : c’est l’effet des feuilles des arbres et des plantes qui y tombent continuellement en pouriture.

» On y trouva des serpens aquatiques, des pigeons et des tourterelles différentes en apparence de toutes celles que nous avions vues. Un des officiers tira un faucon pareil à ceux qu’on trouve sur les côtes d’Angleterre, et nous prîmes une nouvelle espèce de gobe-mouche. Les débris de quelques feux, des branchages, des feuilles encore fraîches, et des restes de tortue annonçaient que ce canton avait été visité récemment par les Indiens. Une pirogue, précisément de la forme de celles de Balabéa, était échouée sur le sable. Nous ne fûmes plus en peine de savoir quels arbres ces Indiens employaient à la construction de leurs