Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/268

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une touffe. C’était là ce qui les avait fait prendre d’abord, avec aussi peu de fondement, pour des colonnes de basalte par M. Forster : il est vrai qu’on ne pouvait guère s’attendre à trouver de pareils arbres sur cette terre. La semence est dans des cônes : nous n’en vîmes aucun qui en renfermât, du moins dans un état propre à la reproduction. Outre ces arbres, on en rencontra un autre de l’espèce des sapins ; mais il est très-petit, et c’est moins un arbre qu’un arbrisseau. Nous rencontrâmes encore sur cette île une espèce de cresson et une plante grasse (tetragonia), qui, étant bouillie, se mange comme des épinards.

» L’objet pour lequel nous étions venus mouiller près de cette île étant rempli, il ne restait plus qu’à fixer la route que je voulais prendre.

» Nous avions eu, du haut des mâts, une vue de la mer autour de nous, et observé qu’à l’ouest elle était entièrement semée d’îlots, de bancs de sable et de brisans qui s’étendaient aussi loin que l’horizon. Tous ces écueils étaient séparés par des canaux sinueux ; mais en considérant que l’étendue de cette côte du sud-ouest était déjà suffisamment déterminée, le risque évident qu’il fallait courir pour achever cette reconnaissance, et le temps qu’elle nous aurait pris à cause des dangers multipliés qu’il fallait éviter, m’empêchèrent de naviguer plus loin au vent de ce nombre prodigieux de brisans qui pouvaient nous enfermer. La diffi-