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culté d’en sortir nous aurait fait perdre la saison favorable pour naviguer au sud : je souhaitais alors d’avoir le petit bâtiment dont nous avions les couples à bord. J’avais songé à le faire construire durant notre dernier séjour à Taïti ; mais on n’aurait pu exécuter cet ouvrage sans négliger le calfatage et les autres réparations dont la Résolution avait besoin, ou sans faire une plus longue relâche que ne le permettait la route que je projetais. Il était alors trop tard pour penser à la construction d’un pareil bâtiment, et s’en servir ensuite à la découverte de cette côte ; et dans notre campagne au sud, il n’était d’aucune utilité.

» Nous appareillâmes le 30 au point du jour, et nous eûmes quelques bordées à courir pour doubler les écueils au vent de l’île de la Botanique ; mais à peine en fûmes-nous dehors que le vent commença à nous manquer. À trois heures après midi, il y eut un calme, absolu. La lame et le courant, de concert, nous poussaient au sud-ouest vers les brisans que nous avions encore en vue de ce côté. Ainsi nous fûmes dans de continuelles appréhensions jusqu’à dix heures, que le vent s’étant levé du nord-nord-ouest, nous gouvernâmes à l’est-sud-est ; cette route était opposée à celle que nous voulions faire ; mais nous n’osions pas gouverner au sud avant le jour.

» Le lendemain, 1er. octobre, à trois heures du matin, le vent passa au sud-ouest et souffla avec force et par rafales suivies de pluie.