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me décidai à faire voile directement vers l’entrée occidentale du détroit de Magellan, dans le dessein de ranger la côte méridionale de la Terre du Feu jusqu’au détroit de Le Maire, en doublant le cap de Horn. Comme cette côte est imparfaitement connue, je pensai qu’en la prolongeant je rendrais un plus grand service à la géographie et à la navigation que par tout ce que je pouvais espérer de trouver dans une latitude plus haute. L’après-midi le vent souffla par rafales, et enleva le grand mât de perroquet.

» Le 17 décembre, on aperçut la terre par 51° 21′ sud, et environ 77° ouest. Durant toute notre navigation, le temps avait été singulièrement orageux et froid.

» J’ai enfin terminé avec l’océan Pacifique méridional. Je me flatte que personne ne pensera que je ne l’ai pas suffisamment exploré, ou que, dans un voyage ayant pour but de l’examiner, l’on aurait pu faire plus que nous n’avons fait dans le nôtre.

» La Terre du Feu offre l’aspect le plus sauvage, le plus stérile et le plus désolé que j’aie jamais vu. Elle semble entièrement composée de rochers et de montagnes, sans la moindre apparence de végétation. Ces montagnes se terminent par des précipices horribles, dont les bords escarpés s’élèvent à une hauteur prodigieuse. Les montagnes de l’intérieur étaient couvertes de neige ; celles de la côte en étaient dégagées. Nous jugeâmes que les premières ap-