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partenaient au corps de la Terre du Feu, et que les autres étaient des îles rangées de manière à présenter l’apparence d’une côte continue. »

Le 21 décembre on arriva sur la rade de Noël (Christmas-Sound). Dès le lendemain, Cook envoya les lîeutenans Clerke et Pickersgill, et quelques autres officiers examiner et lever le plan d’un canal voisin d’une île près de laquelle on était mouillé, puis s’embarqua sur un canot, accompagné de MM. Forster et du docteur Sparrman, afin de reconnaître les parties septentrionales du passage. Il est très-spacieux, et environné au nord et à l’est par plusieurs rangées de hautes montagnes.

« La roche, observe Forster, est une espèce de schiste jaunâtre, disposé en couches horizontales, et couvert d’un lit de terreau. Nous cueillîmes, sur une des îles de la baie où était mouillé le bâtiment, quelques plantes nouvelles, et nous trouvâmes sur la côte une nouvelle espèce de gobe-mouches, qui se nourrit de coquillages et de vers, et qui a un bec beaucoup plus fort que ne l’ont communément les oiseaux de ce genre. Des branches d’arbres composaient toute la charpente des huttes des insulaires, des feuilles vertes les recouvraient, preuve que les habitans les avaient quittées depuis peu. L’aspect horrible et sauvage de ce canal nous fit supposer, en y entrant, que les habitans de la Terre du Feu ne descendent jamais sur cette côte, et qu’ils se bornent à rôder autour du détroit de Magellan.