Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/29

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escarpé que celui que nous venions de parcourir.

» Tous les cantons que nous vîmes sont couverts d’un terreau gras, et parsemés de belles plantations et de bocages de différens arbres fruitiers. Les rochers au-dessous, qui se montrent principalement près des bords du ruisseau, ou sur les côtés escarpés du sentier, contiennent des productions volcaniques. Par leurs minéraux, ces îles ressemblent donc aussi à celles de la Société, dont la plupart paraissent avoir eu des volcans. Nous remarquâmes autour des cabanes beaucoup de cochons, de poules, et de temps en temps des rats. Les arbres sont habités par une foule de petits oiseaux de l’espèce de ceux de Taïti, mais moins nombreux et moins variés. Enfin les Marquésas ne diffèrent des îles de la Société qu’en ce qu’elles n’ont pas la belle plaine qui entoure celles-ci, et le récif de corail qui forme leurs excellens havres.

» Nous nous hâtâmes de gagner le bord de la mer avant le départ des canots : le bâtiment, à notre arrivée, était entouré de pirogues de différentes parties de l’île : l’alarme que le meurtre de l’Indien avait répandue parmi eux le premier jour était alors oubliée ; ils conversèrent familièrement, et témoignèrent une extrême joie de tout ce qu’ils voyaient. Ils se souvenaient si peu de ce meurtre, que plusieurs nous volèrent aussi souvent que l’occasion s’en présenta ; mais quand on les surprenait, ils ne manquaient jamais de rendre paisiblement ce qu’ils