Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/30

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venaient de prendre. Ils dansèrent beaucoup sur les ponts ; la ressemblance de leurs danses avec celles des Taïtiens nous frappa. Il paraît que leur musique est aussi la même ; ils ont des tambours pareils : Oedidi en acheta un.

» Le soir, le capitaine, quelques officiers, M. Hodges, le docteur Sparrman et mon père, revinrent au vaisseau, après avoir visité deux anses au sud du havre où nous étions mouillés. Ils les trouvèrent très-ouvertes et exposées à la lame, et la violence du ressac leur fit courir de grands risques en sortant des canots et en se rembarquant. Ils achetèrent des cochons et des végétaux. Les insulaires leur parurent moins réservés qu’aux environs de notre mouillage. On vit parmi eux un grand nombre de femmes avec lesquelles les matelots de la chaloupe eurent bientôt fait connaissance, et plusieurs d’entre elles furent aussi complaisantes que celles des îles de la Société et des Amis, de la Nouvelle-Zélande et de l’île de Pâques. Elles étaient d’une stature inférieure à celle des hommes, mais bien proportionnée, et les traits de quelques-unes étaient presque aussi agréables que ceux des Taïtiennes d’un rang distingué. En général, leur teint ne différait pas de celui des gens du peuple des îles de la Société. Il y en avait de plus blanches que les autres ; on ne remarqua sur leur corps aucune trace de tatouage. Toutes portaient des étoffes d’écorce de mûrier ; mais ces étoffes n’étaient ni aussi variées ni en aussi grand nombre qu’à Taïti.