Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/32

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vaisseau le radoub nécessaire, le capitaine résolut d’en partir, et de chercher une relâche plus avantageuse. Nous étions depuis dix-neuf semaines en mer, et nous avions vécu tout ce temps de provisions salées ; cependant nous avions à peine un seul homme bien malade, et peu se plaignaient de légères incommodités. Les antiscorbutiques et les soins extrêmes du chirurgien contribuèrent sans doute à notre santé.

» Je regrettais de partir sans examiner ces enclos qui sont au sommet des montagnes, et qui, je crois, ont quelque rapport avec leur religion. Les Espagnols font mention d’un oracle qui, d’après leur description, semble être un cimetière de l’espèce de ceux des îles de la Société.

» Les Marquésas sont au nombre de cinq : la Magdalena, San-Pedro, la Dominica, Santa-Christina, et l’île de Hood : celle-ci, la plus septentrionale, gît par 9° 26′ de latitude sud, et à cinq lieues et demie de la pointe est de la Dominica. Celle-ci, qui est la plus grande de toutes ces îles, et qui s’étend de l’est à l’ouest dans un espace de six lieues, a une largeur inégale et environ quinze à seize lieues de tour ; elle est remplie de collines escarpées, qui, du bord de la mer, s’élèvent en chaînes : ces chaînes sont séparées par des vallées profondes revêtues de bois, ainsi que les côtés de quelques-unes des collines : son aspect est stérile, mais elle est habitée. Sa latitude est 9° 44′ 30″ sud.