Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/37

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que j’aie vu avec tout cet attirail ; leurs ornemens ordinaires sont des colliers, des amulettes, faites de coquillages, etc. Je n’ai remarqué aucun pendant d’oreille, quoiqu’ils eussent tous les oreilles percées. Cependant quelques-uns avaient fiché dans ce trou des morceaux de bois oblongs, ovales, aplatis et peints en blanc.

» Leurs maisons sont placées dans les vallées, sur les côtés des collines, et près de leurs plantations : elles sont construites de la même manière qu’à Taïti, mais avec beaucoup moins de soin : elles sont couvertes simplement de feuilles d’arbre à pain. La plupart sont bâties sur un espace carré ou oblong, pavé en pierres, élevé un peu au-dessus du niveau du terrain. On voit aussi de semblables espaces pavés près de leurs maisons ; ils vont s’y asseoir et s’y récréer.

» Nous n’avons trouvé nulle part de fruits à pain aussi gros et aussi délicieux que les leurs ; nous en achetâmes plusieurs parfaitement mûrs, qui étaient tendres comme des flans, mais un peu trop sucrés.

» Ce peuple est moins propre dans ses repas que les Taïtiens ; leur cuisine est sale : ils font cuire les cochons et la volaille dans un four de pierres chaudes, comme aux îles de la Société ; ils grillent au feu les fruits et les racines ; et, après en avoir ôté l’écorce et la peau, ils les mettent avec de l’eau dans une huche, où j’ai vu les hommes et les cochons manger tous ensemble. Je les ai trouvés un jour délayant des