Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/42

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d’étrangers qu’ils regardaient comme leurs ennemis.

» Le maître, continue Cook, me dit à son retour qu’on ne pouvait pas entrer dans la lagune par la crique, large de cinquante brasses à l’entrée, et profonde de trente ; que le fond était de roche partout, et bordé de bancs de corail. Nous n’éprouvions pas la nécessité d’aborder à cette île ; mais comme les naturels avaient annoncé des dispositions amicales en venant paisiblement sur notre canot, ou en prenant tout ce qu’on leur donnait, j’envoyai à terre deux canots bien armés, sous le commandement du lieutenant Cooper, afin d’obtenir une entrevue, et de donner une occasion de faire des recherches d’histoire naturelle. Je vis nos gens débarquer sans la moindre opposition de la part des insulaires qui étaient sur le rivage : bientôt après j’aperçus quarante ou cinquante hommes, tous armés, qui s’avançaient pour joindre leurs compatriotes. Nous nous tînmes donc très-proche de la côte, afin de pouvoir soutenir nos canots en cas d’attaque : heureusement aucune hostilité ne fut commise. M. Cooper me dit qu’à son débarquement un petit nombre de naturels était venu à sa rencontre sur la grève ; mais qu’une grosse troupe armée de piques se tenait sur la lisière du bois. Ils reçurent très-froidement nos présens, ce qui prouve que notre débarquement leur causait peu de plaisir. À l’arrivée de leur renfort, il jugea à propos de se rembarquer,