Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/41

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ouest à la distance d’un mille, jusqu’aux trois quarts de sa longueur, qui est de près de quatre lieues : nous arrivâmes ensuite à une crique ou goulet qui semblait ouvrir une communication avec la lagune située au milieu de l’île. Comme je voulais acquérir quelques connaissances sur les productions de ces îles à moitié submergées, nous mîmes en travers, et j’envoyai le maître sonder. En dehors, il ne trouva point de fond.

» L’île, dit Forster, était d’espace en espace couverte de cocotiers ; la mer baignait les intervalles qui les séparaient ; des pirogues qui naviguaient sur le lac, des tourbillons de fumée qui sortaient du milieu des groupes d’arbres, et des hommes d’une couleur foncée, armés de longues piques et de massues, qui couraient le long du rivage, formaient une perspective animée. Nous aperçûmes aussi des femmes qui se retirèrent à l’extrémité la plus éloignée du banc, portant des paquets sur leur dos ; preuve qu’elles n’auguraient pas favorablement de notre apparition sur la côte. Ces insulaires ayant eu le malheur de vouloir s’opposer aux chaloupes de Byron, perdirent quelques-uns de leurs compatriotes, et furent chassés de leurs habitations, pendant tout un jour, par l’équipage du Dauphin, qui mangea à discrétion leurs cocos ; et il ne faut pas s’étonner s’ils faisaient déjà des préparatifs pour mettre leurs petites richesses en sûreté contre l’invasion d’une race