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lité infinie. Ses fruits donnent, quand ils sont verts, une à deux pintes de liqueur limpide, d’une douceur agréable et d’une saveur particulière ; cette boisson rafraîchissante est excellente pour apaiser la soif dans un climat chaud. À mesure que le fruit mûrit, l’amande se forme : de molle comme de la crème qu’elle était d’abord, elle devient ferme et huileuse, et elle est très-nourrissante. On en exprime souvent une huile dont on se sert pour oindre les cheveux et tout le corps. La coque, qui est dure, fournit des coupes, et la bourre filandreuse qui l’enveloppe, des cordages fort élastiques qui ne s’usent guère par le frottement ; et, en outre, divers meubles et des ornemens : les feuilles ou branches qui, du sommet de la tige s’élancent en longs panaches, couvrent les maisons, et en les tressant on en fabrique des paniers : l’écorce intérieure donne une espèce de vêtement qui suffit dans ce climat ; et lorsque la tige ne pousse plus de rejetons, on l’emploie encore à la construction des huttes, ou à la mâture d’une pirogue.

» Outre les poissons et les végétaux, ces insulaires ont aussi des chiens qui sont ichthyophages, et que les habitans des îles de la Société trouvent bons à manger. Ainsi, sur ces misérables bancs de rochers, la nature produit ce qui est nécessaire à la subsistance de toute une race d’hommes. On sait que le corail est l’ouvrage d’un ver qui agrandit son habitation à mesure que la grosseur de son corps aug-