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sirs de Vénus aux orgies de ces anniversaires.

» Le 24 le roi O-tou et plusieurs autres chefs, suivis d’un nombreux cortége, nous rendirent visite, dit Cook, et nous apportèrent en présent dix ou douze gros cochons et des fruits : nous les accueillîmes le mieux qu’il nous fut possible. Averti de l’arrivée du prince, j’en tirai un augure favorable, et sachant combien il était important de gagner son amitié, j’allai à sa rencontre près de nos tentes, puis je le conduisis sur mon canot, ainsi que ses amis, à bord, où ils restèrent à dîner. Ils partirent ensuite chargés de présens et très-contens de notre réception.

» Le roi était accompagné de sa sœur Touraï et de son frère, et il ne montrait plus cette défiance qu’il avait lors de notre première relâche. Il demanda surtout des plumes de perroquet rouge, qu’il appelait oura. Les petits présens de ce plumage précieux qu’Oedidi fit à ses amis donnèrent sans doute occasion aux demandes du prince : cherchant à l’instant tout ce que nous avions rassemblé aux îles des Amis, nous en trouvâmes une quantité considérable, que nous ne jugeâmes pas à propos de montrer tout à la fois. Les Taïtiens mettent un prix inestimable à ces plumes rouges, dont les guerriers ornent leurs vêtemens, et dont ils se servent peut-être dans les grandes solennités.

» Le lendemain, malgré un orage violent accompagné de tonnerre, d’éclairs et de pluie, le roi revint avec beaucoup de provisions. Les