Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/62

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le cri des derniers était tayo no O-tou, et celui des premiers tayo no Taouha. Ce chef, à ce que nous apprîmes par la suite, était amiral ou commandant de la flotte et des troupes. Au moment où je mis à terre, un autre chef, nommé Ti, oncle du roi, et un de ses ministres, vint à ma rencontre. Je lui demandai des nouvelles d’O-tou. Taouha vint bientôt me recevoir avec beaucoup de courtoisie ; il me prit par une main, et Ti par l’autre ; sans savoir où je désirais aller, ils me traînèrent ainsi à travers le peuple, qui se sépara en deux haies, et qui de toutes parts poussait vers moi les acclamations d’amitié tayo no Touti. Une partie voulait me conduire à O-tou, et Vautre voulait que je restasse près de Tahoua. Arrivé à la place d’audience, on étendit une natte sur laquelle on me fit asseoir : Ti me quitta ensuite, et il alla chercher le roi. Tahoua m’engageait à ne pas m’asseoir et à le suivre ; mais comme je ne connaissais pas ce chef, je n’y consentis point. Ti revint bientôt, et, voulant me mener vers le prince, il me prit par la main. Taouha s’y opposa ; de sorte que les deux Taïtiens, me tirant chacun à eux, me fatiguèrent beaucoup, et je fus obligé de dire à Ti de permettre à l’amiral de me mener vers sa flotte. Dès que nous fûmes devant le bâtiment amiral, nous trouvâmes deux haies d’hommes armés, destinés, à ce que je pensai, à écarter les spectateurs et à m’ouvrir un passage ; mais comme j’étais résolu à ne pas y aller, je donnai pour excuse