Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/68

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ramenai dîner abord, ainsi que Tarevatou, frère cadet du roi, et Ti : en approchant de mon vaisseau, l’amiral, qui n’en avait jamais vu, témoigna une extrême surprise. On le conduisît dans l’intérieur du bâtiment, et il en examina toutes les parties avec une grande attention. O-tou faisait les honneurs et lui expliquait tout, car alors il connaissait bien la structure de la Résolution. Taouha, ayant dîné, mit un cochon dans les entreponts, et se retira sans que j’en susse rien ; il ne me laissa pas le temps de le remercier, par des libéralités, de ce présent, ni de celui qu’il m’avait fait le matin : le roi et sa suite partirent aussi bientôt. O-tou montrait du respect pour ce chef : il désirait que je lui en témoignasse de mon côté ; et cependant il en avait conçu de la jalousie, je ne sais pourquoi. Il nous avait avoué franchement la veille que Taouha n’était pas son ami. Ces deux chefs me sollicitèrent à bord de les aider contre Tierrebou, quoique la paix régnât alors entre les deux royaumes ; et on me dit que leurs forces réunies allaient marcher contre Eimeo. Je ne sais pas s’ils me firent cette proposition dans la vue de rompre avec leurs voisins et leurs alliés en cas que je promisse du secours, ou seulement pour sonder mes dispositions ; probablement ils auraient embrassé volontiers une occasion qui les mît en état de conquérir ce royaume, et de le réunir au leur comme autrefois. Quoi qu’il en soit, je n’entendis plus parler de ce projet, et je ne dis rien qui pût les y encourager. »