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matin, parce que, quelques-uns de ses sujets ayant volé plusieurs de nos vêtemens qu’on lavait à terre, il craignait que je n’en exigeasse la restitution. Il me demanda à diverses reprises si je n’étais pas fâché ; et quand je l’assurai que non, et que, les voleurs pouvaient garder les effets, il parut satisfait. Taouha prit l’alarme en partie pour le même sujet. Il pensa que le mécontentement m’empêchait d’aller à bord de son bâtiment, et que je n’aimais pas voir dans mon voisinage tant de forces dont je ne connaissais pas la destination. Ainsi une méprise m’ôta l’occasion d’examiner avec plus de soin une partie des forces navales de cette île, et de m’instruire davantage de leurs manœuvres. Une pareille circonstance ne se présentera plus, car la flotte était commandée par un chef brave, intelligent et éclairé, qui aurait répondu à toutes mes questions ; et comme nous aurions eu les objets sous les yeux, nous nous serions sûrement entendus les uns les autres. Malheureusement Oedidi ne nous accompagnait pas ce matin-là ; et Ti, le seul homme sur qui nous pouvions compter, ne servait qu’à nous embarrasser davantage.

» Le matin du 27 avril, Taouha m’envoya deux gros cochons et des fruits par deux de ses domestiques, à qui il avait donné ordre de ne rien recevoir ; et en effet, je leur offris des présens qu’ils ne voulurent point accepter. Bientôt j’allai à O-parri, où je trouvai ce chef et le roi ; et après être resté peu de temps à terre, je les