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Potaveri ; sur la réponse négative du capitaine, il adressa la même question à mon père, qui lui dit que cela était possible, quoiqu’il ne vécût pas dans le même royaume. Alors, répliqua O-retti, dites-lui que je suis son ami, et que je désire le revoir à Taïti ; et afin que vous vous souveniez de ma commission, je vous enverrai un cochon dès que je serai chez moi. Il se mit ensuite à raconter que son ami Bougainville avait deux vaisseaux, et sur l’un d’eux une femme laide : il revint souvent à cette circonstance ; car il lui paraissait extraordinaire qu’une femme seule s’embarquât dans une pareille expédition. Il parla aussi de l’arrivée d’un vaisseau espagnol, que nous avions déjà apprise durant notre premier relâche ; mais il nous assura que lui et ses compatriotes ne sentaient pas beaucoup d’affection pour ces étrangers.

» Nous apprîmes qu’Oedidi venait d’épouser la fille de Toperri, chef de Matavaï : l’un des midshipmen nous dit qu’il avait assisté à ce mariage, et qu’il avait vu un grand nombre de cérémonies ; mais, quand on le pria de nous les raconter en détail, il répondit que, quoiqu’elles fussent très-curieuses, il ne pouvait s’en rappeler aucune ; et que d’ailleurs, s’il s’en souvenait, il ne saurait pas comment s’exprimer. De cette manière, nous perdîmes l’occasion de faire des découvertes intéressantes sur les usages de ces insulaires. C’est dommage qu’un observateur intelligent n’ait pas été témoin de ce mariage. Oedidi amena son épouse