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traites où les femmes aient pu se soustraire à nos regards pendant notre séjour, on rencontra néanmoins des cavernes dont les naturels du pays refusèrent l’entrée. Les cavernes d’Islande sont assez vastes pour contenir plusieurs milliers d’habitans, et il est probable que, dans une île également volcanique telle que Ouaïhou, de pareilles cavernes pourraient servir d’asile à un grand nombre d’insulaires. Nous ne savons pas pourquoi les habitans de l’île de Pâques sont plus jaloux de leurs femmes que les Taïtiens. Leurs craintes à notre égard n’étaient pas mal fondées ; car la conduite des matelots est insolente et immodeste partout où ils jouissent de quelque supériorité sur les peuples sauvages.

» Je dois dire, au reste, que nous avons aperçu très-peu d’enfans ; et si ce peuple jugeait à propos de soustraire ses femmes à nos yeux, il n’y avait aucune raison de cacher les enfans. Ce sujet reste ainsi dans l’obscurité ; et si réellement le nombre des femmes n’est pas considérable, il doit avoir été diminué par quelque accident extraordinaire que les naturels seuls peuvent révéler. Notre ignorance de la langue nous a privés de beaucoup d’éclaircissemens.

» Outre les nombreux monumens d’antiquité, qu’on ne trouve que près de la côte de la mer, on rencontre plusieurs petits tas de pierres empilées en différens endroits le long du rivage. Deux ou trois des pierres supérieu-