Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/90

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appartenait au petit district de Tettaha, et elle venait à O-parri passer, comme la première, la revue du roi. Elle était suivie de quelques petites pirogues doubles, qu’ils appelaient marais, et qui avaient à l’avant une espèce de double couchette couverte de feuilles vertes, chacune suffisante pour contenir un homme. Ils nous dirent que c’est là où l’on dépose les morts : je suppose qu’ils voulaient parler des chefs, car autrement ils devaient perdre peu de monde dans les combats. O-tou, qui était présent, eut la bonté d’ordonner, à ma prière, à quelques-unes des troupes de faire leur exercice. Deux détachemens commencèrent d’abord avec des massues ; mais ce combat finit tout de suite : de sorte que je n’eus pas le temps de faire des observations. Ils livrèrent ensuite un combat singulier, et ils montrèrent avec beaucoup de prestesse les différentes manières de se battre ; ils paraient fort adroitement les coups que leurs adversaires essayaient de leur porter ; ils étaient armés de massues et de piques qu’ils lançaient comme des dards ; ils faisaient un saut en l’air pour éviter les coups de massues sur les jambes ; se courbaient un peu et sautaient de côté pour esquiver les coups destinés à la tête : ainsi le coup portait à terre ; ils paraient les coups de pique ou de dard à l’aide d’une pique qu’ils tenaient droit devant eux, et qu’ils inclinaient ensuite plus ou moins, suivant la partie du corps qu’attaquait leur antagoniste. En remuant un peu la main